Falaises érodées, camping à déplacer… le littoral normand face à la montée des eaux

Le réchauffement climatique inquiète. Dans une année particulièrement chaude, ses conséquences se font voir d’une manière encore plus importante, partout dans le monde et même en France. En Normandie, la montée des eaux inquiète sur le littoral. Particuliers et pouvoirs publics agissent pour protéger monuments, habitations, commerces, face à la montée des eaux et l’érosion du littoral

Face à la mer, l’église Saint-Valery est en haut d’une falaise de Varengeville-sur-Mer (Seine-Maritime). La vue y est magnifique, à 80 mètres de hauteur. Mais cet édifice religieux est en péril. En effet, l’église de cette commune de moins de 1.000 âmes est le symbole des effets de l’érosion, conséquence directe des bouleversements climatiques. A sa construction au XIème siècle, l’église était à 400 mètres du bord de la falaise. Mais aujourd’hui, elle n’est plus qu’à 40 mètres du précipice, à certains endroits de l’édifice.

“Cet été, une partie de la falaise près de l’église est tombée. On peut perdre 10/20 mètres d’un coup. Si on ne fait rien une partie du transept nord ou de la nef vont disparaître”, estime Alison Dufour , chargée des visites de l’édifice.

Pour sauver le monument, la solution est de la déplacer. Pour cela, il faut la soulever sur des verins et la déplacer 300 mètres à l’intérieur des terres. Le problème reste l’argent: “il faut trouver les mécènes” note Alison Dufour.

Quiberville face à la montée des eaux

Dans la ville voisine de Quiberville, 541 habitants au dernier recensement, la route du Front de Mer est la seule séparation entre d’un côté la plage de galets, et de l’autre, le camping, les habitations, les commerces.

“Demain, il peut y avoir un mètre d’eau ici, ou peut-être plus”, s’inquiète Sylvain, 60 ans.

Il ya quelques années, il a voulu acheter une maison en bord de mer mais ya renoncé: “si j’investit et que, cinq ans plus tard, mon gain est sous l’eau, ça ne vaut pas le coup.”

Face à la plage, à quelques dizaines de mètres du bord de l’eau, de l’autre côté de la route, l’hôtel-restaurant deux étoiles L’Huitrière. “Il n’y a pas d’inquiétude. On ne se dit pas: ‘qu’est-ce qu’on va faire dans trois ans? Tout va déborder!'” explique Elise, la directrice de l’établissement.

La dernière importante crue en date, nous dit-elle, “c’était il ya quatre ou cinq ans avec des gros coefficients de marée et des vents assez violents. Les deux combinés ça déborde: ça vient jusqu’ici, principal inonde la da qui est barrée quelques jours.”

Un camping déplacé

Pas d’inquiétude et pourtant, à quelques mètres de là, le camping de la Plage, qui se trouve pourtant derrière une digue, va être déplacé en raison des risques de crues et d’inondations: “C’est camp un menace” des flots en période de grande marée et de tempêtes, et cette digue n’arrivait plus à protéger, ni le camping, ni un certain nombre d’habitations”, pointe Hervé Morin, président Les Centristes de la région Normandie.

“On va faire sauter la digue, la mer va revenir dans ce vallon côtier et on va permettre à la mer de retrouver un espace qui avait été conquis par l’homme”, explique l’ancien ministre de la Défense.

Au printemps prochain., le nouveau camping de Quiberville ouvrira, dans les terres, protégé de la montée des eaux.

Léna Marjak avec Maxime Martinez